De la guerre d’Algérie au génocide des Tutsi au Rwanda, le Général Varret, témoin capital de la politique française au Rwanda se livre au journaliste Laurent Larcher.
« Méfiez-vous de Varret ! » Dominique de Villepin a glissé un jour ce conseil avisé… Mieux que personne, il savait que le témoignage du général Varret pouvait être ravageur pour la politique française menée au Rwanda à l’époque du génocide.
Aujourd’hui, Jean Varret sort du silence. Né en 1935 dans une famille de militaires, cet officier de caractère a passé quarante ans sous l’uniforme. Jeune para en Algérie, il a été envoyé au Gabon, en Centrafrique, au Tchad, parfait soldat de la France proclamée « gendarme de l’Afrique ». Après avoir dirigé le Centre des hautes études militaires, il accède à l’état-major, le coeur de l’institution.
François Mitterrand le nomme à la tête de la Coopération militaire. Mais, refusant d’assumer la dérive de l’Élysée au Rwanda, Jean Varret démissionne en 1993, un an avant le génocide. Il en paie le prix fort, avant d’être réhabilité par la commission Duclert, composée d’historiens chargés d’un rapport pour le président de la République, en 2021. Il est le seul parmi les officiers généraux et les hauts fonctionnaires à avoir sauvé l’honneur en tentant de s’opposer à une politique folle.
« C’est parce que nous, militaires, n’avons pas vraiment appris à penser par nous-mêmes que nous avons été capables de nous perdre au Rwanda », explique Jean Varret dans cet examen de conscience, à la fois personnel et collectif. Il passe ainsi le témoin aux générations suivantes pour qu’elles cultivent la lucidité et l’intelligence face aux événements.
Ce livre d’entretiens a été mené par Laurent Larcher, journaliste à La Croix.
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« L’ouvrage est fascinant, car il montre le long cheminement qui a poussé Jean Varret à refuser de se plier face à l’autorité. »
« Un livre d’entretiens menés avec pugnacité par le journaliste Laurent Larcher. »