De Leningrad à Berlin, quatre ans au cœur de l’armée rouge. Ce texte puissant consacre Nikolaï Nikouline comme un grand témoin de la Seconde Guerre mondiale, loin des récits officiels et de la propagande d’État.
Leningrad, juin 1941. Lorsque l’URSS entre en guerre contre le IIIe Reich, Nikolaï Nikouline a 17 ans. Engagé comme radio, il est tour à tour artilleur, puis soldat de l’infanterie. Quatre ans plus tard, il ressort miraculeusement vivant du vaste carnage qui, avec 27 millions de morts, totalise le plus grand nombre de pertes civiles et militaires de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant ces quatre années, il a vécu au plus près l’horreur du front de l’Est, l’enlisement dans des affrontements voués à l’échec, le froid qui gèle les soldats en plein combat. Dès lors, il note, il analyse ; l’absurdité des ordres, la lâcheté des hommes, la violence, la corruption systématisée. Il raconte aussi les temps morts, l’attente, la camaraderie et le courage, les rares instants de poésie que lui offrent la guerre.
Devenu conservateur au musée de l’Ermitage, il rédige ses Mémoires pour vaincre son traumatisme. Le texte est publié en 2007 à la demande de ses proches. Il crée un événement considérable en Russie où l’Armée rouge et la « Grande Guerre patriotique » sont sacralisées.
Préface d’Alexandre Sumpf. Traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs.