En 200 pages étincelantes, Denis Salas décrit cette justice écartelée entre la pression politique et le travail au quotidien : juger les hommes tels qu’ils sont.
« Je suis parti à la rencontre des juridictions afin de mesurer les déchirures provoquées par cet écart entre le discours et le monde vécu. Tribunal pour enfants, commissions d’indemnisation des victimes, cours d’Assises, plaider coupable… Là se perpétue, au milieu de mille contraintes, un arbitrage réel entre liberté et sécurité. Là se trouvent les hommes tels qu’ils sont. »
Nicolas Sarkozy rêve d’une justice sans juge, qui nous délivrerait du mal. Elle préviendrait le criminel de passer à l’acte. Elle empêcherait la récidive. C’est une espérance religieuse et une utopie politique.
L’auteur Denis Salas est magistrat et docteur en droit. Après différents postes en juridiction, il est aujourd’hui secrétaire général de l’Association française pour l’histoire de la justice, directeur scientifique des Cahiers de la Justice, édités par l’École nationale de la magistrature, et membre du Centre d’études des normes juridiques à l’École des hautes études en sciences sociales.
Il a publié de nombreux livres — critiques — sur l’évolution actuelle de la justice, aux PUF et au Seuil. C’est à lui que l’on doit notamment l’expression de « populisme pénal » qui a fait florès.