Chaque jour est une vie
Malgré la maladie de Charcot, Jean d’Artigues a décidé de vivre jusqu’au bout. Une épreuve de huit ans dans « le train fantôme » de la maladie, plein de joie, de courage et de vie.
J ’ai rencontré Jean d’Artigues pour la première fois à Vannes dans le Morbihan. Je n’imaginais pas que cette visite compterait autant. Jean, victime depuis huit ans de la maladie de Charcot et devenu tétraplégique, devait habiter un corps figé dans l’immobilité absolue.
Notre premier échange de regards, je m’en souviens encore, m’avait communiqué une impression de force et de combativité hors du commun. J’ai envie d’ajouter de «justesse». Je veux dire qu’il n’était ni dans l’accablement, ni dans un martyrologe affiché, comme cela arrive parfois. Notre conversation, assez brève, renforça cette première impression.
Il me parla calmement de sa volonté de livrer bataille. Coûte que coûte, et même sans espoir. Il refusait de se rendre, voilà tout. Et quel que soit l’obstacle. Dans ces pages, on le verra, la souffrance est dite, décrite, racontée mais d’une voix sans sanglots. Une paradoxale joie de vivre habite même ce livre lumineux.